C’EST DEPUIS CET
ENFER URBAIN QUE LES CHIFFONNIERS DOMINANTS SE DISPUTENT NOTRE BIOPATRIMOINE
MONDIAL, C’EST D’ICI QUE LES
BANKSTERS PHAGOCYTENT NOTRE VIVANT
À Nagoya on parle beaucoup plus d’économie
que d’écologie…
Le seul et unique souci d’Homo sapiens modernicus est de vider le
ventre de Gaia.
Les agresseurs de la biosphère ont tué
et ils tueront encore.
Faisons-leur confiance, le WWF veille au
grain : au royaume des faux-culs l’écologisme de pacotille est
roi.
C’est donc de cette mégapole
contre-nature (y’a pas photo !) que les maîtres-chiffonniers qui nous
tiennent en laisse se disputent ce bien collectif qu’est notre diversité
botanique et faunistique, tant quantitative que qualitative. Autant le dire tout
de suite : ces gens-là n’y connaissent rien et sont possédés par une
réelle détestation de la vie sauvage.
L’instant de la curée finale est advenue,
c’est l’hallali, ils tirent des plans sur la comète, l’obsession majeure des
équarisseurs en congrès étant de dépecer Gaia, n’en déplaise aux
« marginaux » qui prétendent que la philosophie homéotélique des
Peuples premiers était et reste la bonne. Ceux qui avaient raison d’avoir tort
parce que toutes leurs cellules, tous leurs neurones étaient en phase avec la
Nature, ceux-là font rire les mercenaires de la finance, autoproclamés
décideurs planétaires.
Nagoya la belle, siège social de Toyota, troisième plus
prospère des villes du Japon, avec une densité de 6 873 personnes par km²
et une agglomération de 9 millions d'habitants. Tout un rêve de
civilisation ! Ne parlons plus surpopulation, ne parlons donc que
surconsommation.
Du 18 au 29 octobre, la dixième conférence des Parties à
la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB) s’est assigné
pour finalité l'adoption d'un nouveau plan stratégique pour la période
2011-2020. Parmi un panel de 20 objectifs figurent notamment l'arrêt de la pêche
excessive (le choix du Japon n’est pas un hasard), la réduction du taux de
pollution (suite des gargarismes de Copenhague) et l'inscription de la
biodiversité sur la liste des priorités étatiques et sociétales. Ce dernier
chapitre suffirait à envelopper tout le reste : il ne faut pas être un fin
exégète biocentriste pour comprendre qu’une biodiversité chaque fois un peu plus
meurtrie condamne l’humanité, et que la surpêche ou la surchauffe planétaire ne
sont pas des sujets à distinguer mais intrinsèquement compris. Nous sommes entrés de plain- pied dans la
6e crise d’extinction massive d’espèces, la première par la seule
faute de l’homme. Selon la dernière mise à
jour de la Liste rouge des espèces menacées de l'UICN, 17 291 espèces sur les 47
677 espèces répertoriées sont menacées d'extinction. Les
populations de mammifères, oiseaux,
reptiles, amphibiens et poissons ont décliné de 30% durant les 40 dernières
années. Environ 20% des vertébrés sont menacés : 25% des mammifères, 13% des
oiseaux, 22% des reptiles et 41% des amphibiens. C’est également le cas pour 33%
des poissons cartilagineux, comme les requins et les raies. 70% des plantes et
35% des invertébrés connus à ce jour attestent un grave déclin. Et que dire du
nombre infini d’espèces, souvent discrètes ou microscopiques, que l’on détruit
avant de connaître. Pour ce qui me concerne, en Méditerranée occidentale, je
suis déjà témoin d’un triste inventaire de plantes et d’insectes découverts
et aussitôt après éradiqués.
Cette disparition galopante des espèces et un épuisement
des ressources déjà très engagé n’incombent qu’au capitalisme en vigueur et au
socialisme industrialiste qui en est solidaire. Pour enrayer l’hémorragie, il
eut semblé plus réaliste de confier un tel dossier à un comité des sages, plutôt
qu’au lobby d’une mafia d’économistes à la solde du système coupable. Mais comme
il s’agit de faire semblant et seulement d’aboutir – au mieux – à des
déclarations d’intentions cosmétiques, il ne faut guère s’étonner de cette
énième entourloupe.
Précision : l’avis d’un écologisme dit radical
est-il vraiment décalé ? Comment peut-on taxer de radical celui qui est aux
petits soins avec le Vivant et montrer tant d’indulgence, voire de compromission
à l’égard de l’exterminateur qui met tout en œuvre pour un écocide final des
écosystèmes et de leurs hôtes. Oui, oui, je sais, l’économie, les emplois, le
pouvoir d’achat ! Donc, tout doit disparaître à ce titre. Alors vivons un
présent sans devenir, niquons en beauté les générations
futures.
Tandis que la clôture approche, les
représentants des 193 pays réunis ont fait peu de progrès. Il y aurait comme un
hiatus entre les pays les plus riches en biodiversité, ceux en voie de
développement et que l’Occident voudrait continuer à piller, à appauvrir, à
asservir, et les pays développés, nantis mais vidés depuis belle lurette de leur
cortège originel d’espèces endémiques et précieuses. La recherche d’une alliance
globale entre voleurs et volés, entre usurpateurs et victimes est donc assez
utopique. Sauf que l’inique rapport de force Nord-Sud devrait permettre, au
final, d’amadouer les décideurs des pays bâillonnés dont les populations, pour
la plupart encore soumises à de pseudo dictateurs, n’ont pas voix au chapitre.
La confiance s’achète, il ne faut pas se leurrer. S’ils acceptent de
« partager » leur réservoir génétique, le protocole prévoit de
débloquer des milliards de dollars pour… un meilleur train de vie de la classe
dirigeante de ces pays dits en
développement.
Le prix du parfum des fleurs,
le prix du nectar des pollinisateurs, le prix du chant des oiseaux, le prix du
vol d’un papillon, le prix des
chemins creux, le prix d’une frondaison frémissant à la brise crépusculaire, le
prix de la beauté bradée, combien ça coûte, pauv’con ? Parce que
l’écologie, c’est aussi cela.
Si aujourd'hui, on consomme la
nature sans en payer le prix, l’ultralibéralisme aura les moyens de mettre le
prix pour consommer la nature ! Et
comment !
L'Union européenne a notamment pour ambition de chiffrer le coût que
fait peser à terme sur l'économie mondiale l'absence de politique ambitieuse de
protection de la biodiversité. C’est une idée comme une autre. Chargé de cette
mission comptable, l’économiste indien Pavan Sukhdev a présenté mercredi dernier à Nagoya les conclusions de son étude
intitulée « Économie de la
biodiversité et des services écosystémiques », laquelle étude évalue en
fric sonnant et trébuchant les espèces chaque jour perdues. Voilà bien une
méthode suffisamment laide et lourdingue pour réconcilier les économistes avec
les forêts et les bestioles ! Une vision bouffie et boursicotière du Vivant
pourrait donner à réfléchir et à détruire autrement. Question de méthode.
« Par
exemple, l'agriculture, dans la plupart du monde en développement, dépend de
ressources comme les rivières, les forêts qui tempèrent le climat ou qui évitent
des inondations, etc. Et du coup, on peut montrer ce que ces activités
économiques peuvent perdre si disparaissent ces rivières en bon état, ces
forêts, etc. On peut le faire aussi pour le tourisme, et même pour
l'industrie », argumente
« avec brio » Yann Laurans, un certain économiste de l’environnement qui flaire le bon
plan. CQFD : quelle lapalissade imbécile !
En ôtant toute approche spirituelle, immatérielle, contemplative et
respectueuse de la Nature, en la valorisant prosaïquement et économiquement,
celle-ci ne sera plus qu’un produit marchand. L’avènement d’un PIB vert
permettra donc aux banksters et à leurs disciples d’acheter, de vendre, de louer sans
vergogne une barrière de corail ou tout écosystème terrestre ou marin. Combien
une barrière de corail ? Combien cette forêt, cette savane, cette lande, ce
marais, ce lac, ce bout de littoral, cette montagne et leurs hôtes ?
La vile domestication nous a
permis la traite des espèces comestibles ou de compagnie : combien le
kilogramme de côtelettes de ce doux agneau ? Combien ce petit chien
dans la vitrine ? Une fois quottée, tarifée, la Nature sauvage se
retrouvera domestiquée et négociable en tranches. Nous écartant chaque fois plus
du mystère et du panthéon animiste, nous démolirons, nous déconstruirons, nous
épuiserons. Mais tel est le but assigné de ces environnementalistes
anthropocentristes qui ne voient à travers la Nature que ce qu’elle rapporte.
Quand on nous disait qu’« ils » avaient planté des millions d’arbres
dans le désert du Néguev, ce n’était que pour en exporter les fruits
productivistes en induisant l’éviction de la flore et de la faune locales, en
épuisant et en polluant les nappes phréatiques… Il semble bien que la
néantisation du Vivant corresponde à une demande consensuelle de presque 7
milliards de Terriens. Qui ne dit mot
consent.
À nos escrocs, l’humanité
reconnaissante
Les écologues, les biologistes et les naturalistes, les
paysans et les agronomes vrais, les artistes et les poètes, gardiens de toujours
de ce qui reste de paradis sur Terre, doivent donc passer la main aux tenants de
l’économie la plus ravageuse qui soit. C’était donc cela le changement de
paradigme que l’économie verte nous susurrait à l’oreille. Le tour est joué, les
bourreaux de la Nature seront ses secouristes, les empoisonneurs sont déjà nos
médecins. Un indice discret : la directrice du développement durable de
Bouygues-béton est présentement l’invitée d’honneur du Festival du vent à
Bastia, un évènement d’inspiration écologique. Il faut y voir un signe, un signe
des temps.
Je ne me sens pas apte à continuer à vivre sur une Terre
que l’on détruit sur justification tarifaire. Cette quête du profit se heurte à
celle pour la vie. La vie n'a pas de prix. Le compte à rebours est désormais
trop avancé pour être acceptable. Au lieu de siffler la fin de la récré, on
exploite tous les oxymores pour jouer les prolongations jusqu’au déclin. Qui
sont-ils, que veulent-ils ces adeptes d’une économie chaque fois plus ravageuse
et délétère ? Quelle est leur vérité, où est leur seconde planète ?
Comment prendre la tangente, comment sortir de
l’humain ?
Je suis naturaliste par
passion depuis mon plus jeune âge et bien sûr je n’ai rien compris.
Expliquez-moi…
Michel
Tarrier
Écologue, écologiste radical
Michel R. TARRIER
Écologue, écosophe
Apartado
15553 E-29080 Malaga
tarrieri@wanadoo.es / tarrierster@gmail.com
http://perso.wanadoo.es/tarrieri/Nouveau.html
http://perso.wanadoo.es/tarrieri/NousPeupleDernier/Ecologue-philosophe.html
http://web.mac.com/jdelacre/Enfants/enfants.html
http://users.skynet.be/jdelacre/2050/unedelecologie.html
http://sahara-vivant.com/Extraits-Livre-desert.pdf
http://www.biotope.fr/editiondiffusion/fichelivre/papillons-maroc/index.php
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