Sources
  1. IEA/AIEA
  2. IEA/AIEA Tous les dossiers sur l'énergie; sources, productuions, consommations, utilisations, etc.
  3. World enegy outlook IEA/AIEA
  4. EDF: le nucléaire en France
  5. AREVA; solutions pour produire l'énergie nucléaire
  6. Institut français du pétrole IFP
  7. US Department of energy: Fossil fuels (and all other energy sources)
  8. IPCC/GIEC
  9. United nations millenium goals
  10. Rapport facteur 4
  11. Ademe
  12. Goddard Institute de la NASA
  13. Paca Diren
  14. Banque mondiale
  15. World Bank key statistics
  16. Problématiques différentes des pays pour réduire les gaz à effet de serre.
  17. Changement climatique et développement durable; chronique de JM Jancovici.
  18. Energie et choix de société
  19. Chiffres de base de l'énergie: France et Monde en 2005
  20. Concrètement; où sont les économies d'énergie à faire?
  21. SOS planète

Changement climatique; menace pour la planète?
faut-il restreindre son usage de la voiture et moins voyager en avion?

Quand je dis à mes amis, qu'ils réchauffent la planète en circulant en voiture ou en faisant des voyages en avion, en remplissant leur caddie de supermarché à rabord, ou en chauffant leur maison à 22°C, ils sont outrés et me disent de penser aux américains, aux chinois et aux Indiens; foutaises que tout cela me disent-ils!

Cela ne me déstabilise pas dans mes quasi certitudes! Alors je continue à y penser. Je vais essayer de résumer ici ce que les scientifiques, experts de ces questions et auteurs d'articles soumis à comités de lecture de leurs pairs, nous disent.

D'abord il faut savoir que la planète a produit les milliards de tonnes de combustibles fossiles que nous utilisons depuis 200 ans, en quantité croissante et à vitesse accélérée depuis moins de 50 ans, pendant des centaines de millions d'années. La période carbonifère pendant laquelle les énormes réserves de charbon se sont accumulées, a duré 65 millions d'années. Les réserves de pétrole se formées durant 50 millions d'années; les grands gisements de lignite et de sables bitumineux, pendant les 18 millions d'années plus proches de nous (depuis le milieu du tertiaire). Tous les gisements de combustibles fossiles que nous utilisons, sont le résultat de la vie végétale, de la photosynthèse utilisant la chlorophylle et la lumière c'est à dire l'énergie du soleil. Par la photosynthèse les plantes absorbent et transformant le CO2 de l'atmosphère en carbone, prélevant et stockant ainsi l'énergie du soleil et rejetant comme déchet l'oxygène - du point de vue du végétal, élément indispensable à la vie animale. Le monde végétal a donc précédé le monde animal. Et depuis 650 millions d'années, la vie végétale et animale coexistent et sont complémentaires l'un l'autre.

Plus récemment, c'est par l'apparition des premières plantes à fleurs que le monde animal - les mammifères depuis la fin du crétacé après la disparition des dinosaures - a pu prospérer vers la complexité dont nous sommes une des branches d'aujourd'hui. Par la reproduction sexuée, la differentiation mâle et femelle, les plantes à fleurs se reproduisent par combinaisons du capital génétique d'un mâle (pollen chez la plante, sperme chez l'animal) et d'une femelle - pistil chez la plante, oeuf chez l'animal). Or la première fleur est datée de 135 millions d'années c'est à dire le début du crétacé. Voir ici. Par ce mode de reproduction, l'évolution a doté les plantes à fleurs de la capacité d'adaptation à leur environnement et aux modifications de celle-ci. Par la combinaison des genes et des phenotypes qui y sont associés, les organismes qui présentent les caractères les plus aptes à se développer et à atteindre l'âge de la reproduction sont les plus nombreux à peupler l'espace dans les conditions de l'environnement. En cas de changement de ces conditions d'environnement - température, humidité, état du sol, compétition d'autres espèces - le mode de reproduction permet le jeu d'autres caractères favorable, c'est la sélection naturelle expliquée par Charles Darwin. Les graines des plantes, toutes identiques dans l'ensemble ont des petites différences au niveau génétique, et par la combinaison des sexes, les plantes ont une très grande adaptabilité.

Or les plantes constituent pour les animaux et toute la chaîne de la vie jusqu'à l'homme, une source de nourriture, de textiles, de médicaments. C'est parce que l'homme a su domestiquer les plantes et les animaux depuis 8000 ans, que nous avons pu nous développer culturellement jusqu'à atteindre les 6.5 milliards que nous sommes aujourd'hui.

L'atmosphère de notre planète caractérisée aujourd'hui par une teneur de 21% d'oxygène, 78.95% d'azote et des traces de gaz rares, plus les fameux gaz à effet de serre, n'a pas toujours été ainsi. Au début, c'est à dire il y a 4.55 milliards d'années, il n'y avait pas d'oxygène mais un mélange de gaz. Pendant l'ère carbonifère l'atmosphère était sans doute plus riche en CO2, et comme il faisait aussi plus chaud en raison de ce CO2, cela était favorable à la vie végétale. Les grands gisements de charbon se sont formés dans des grandes zones marécageuses ou lagunaires, comme celles que l'on voit aujourd'hui. Les plantes mortes s'accumulaient et progressivement le fond du marais s'affaissait permettant toujours plus de dépôts, alimentés par les débris organiques des forêts aux alentours. Avec la décomposition des matières organiques, le charbon s'est formé. Puis des changements géologiques sont intervenus, suivis souvent d'évènements tectoniques, et les marécages ont été recouverts par des sédiments, ce qui a permis la transformation des matières organiques en charbon, lignite ou sables bitumineux. La différence entre les 3 étant une question de degré de transformation. Cela se traduit par la teneur en carbone. Typiquement 85% pour les charbons, 45-65% pour les lignites, 15-35% pour les sables bitumineux. Plus transformé que le charbon est l'anthracite avec des teneurs en C de 90-98% et une structure minéralogique très proche de minéraux purs. Le pétrole s'est formé différemment, dans des conditions marines liées au plancton et à la vie marine. Je suis moins au courant de la genèse des gisements de pétrole. Mais ce site en donne les principaux aspects.

Depuis le début de l'époque industrielle, c'est à dire il y a 300 ans, nous utilisons ces combustibles solides pour notre bien-être, social économique et médical. Les techniques qui permettent cette évolution, ont connu un formidable essor, surtout au cours des 50, voire des 20 dernières années. Depuis 50-20 ans, nous avons considérablement accru notre utilisation d'énergie, notamment en employant les combustibles liquides et gazeux. Schématiquement, nous rejetons à l'atmosphère le CO2 accumulé pendant des centaines de millions d'années pendant lesquelles l'atmosphère était plus riche en CO2, la température et l'humidité plus élevées, ce qui favorisait la vie végétale.

Voir ces dossiers:

La quasi totalité des scientifiques qui traitent de ces questions nous dit que la teneur en CO2 augmente à la manière d'un profil de club de hockey, qu'il en est de même de la température moyenne du globe. La quasi totalité des scientifiques spécialistes de l'observation des phénomènes climatiques, des espaces naturels et de la biodiversité nous disent que l'environnement de nombreuses parties de la planète est en train de changer, dramatiquement parfois, pour certaines espèces vivantes du monde végétal et animal. Tous mettent en relation ces constatations avec la consommation de combustibles fossiles. L'énorme progrès technique qu'ont permis l'évolution industrielle, les technologies et la médecine, a permis l'explosion simultanée de la population mondiale; ce progrès est à l'origine du développement actuel de la Chine et de l'Inde, pour ne citer que ces deux là en raison de leurs 2.5 milliards d'habitants soit 40% des 6.5 milliards que nous sommes aujourd'hui. Les énormes progrès techniques et économiques que tous les pays veulent imiter, sont le plus visibles aux États-Unis; ce pays est le premier utilisateur de ressources naturelles, de pétrole, de capitaux, et le premier pollueur de la planète, position qui est en passe d'être repris par la Chine. Mais les signes non durabilité de tout cela commencent à apparaître un peu partout sur la planète.

Ce qui est en cause, ce n'est pas tant la planète; car elle s'en remettra probablement vite quand notre espèce Homo.sapiens aura disparu. La planète continuera sans nous; les astronomes disent, pendant encore des milliards d'années. Ce qui est en menacé par le changement climatique, c'est notre espèce toute entière. Et si les conditions actuelles du changement climatique sont les prémisses d'une décroissance de nos effectifs, cela ne se passera pas de manière progressive et homogène partout. Quand un chef d'entreprise doit réduire ses effectifs de 20%, il commence à dire à tous ses chefs de services de lui proposer 20% de leurs subordonnés à licencier. C'est comme cela que ça se passe. Ensuite il se réunit avec ses chefs de services et ensemble, ils modulent suivant les besoins de chacun pour la continuation des services. C'est exactement comme cela que ça se passera pour la planète. Il y aura des régions entières qui connaîtront la décroissance, voire la disparition de leurs populations quand celles-ci auront atteint un nombre correspondant à un goulot d'étranglement.

L'utilisation de combustibles fossiles qui rejettent du CO2 à l'atmosphère, a 3 principales productions qui posent problème:

  • la production d'électricité
  • les transports terrestres, maritimes et aéreiens
  • le logement chauffage, climatisation, cuisson
  • les produits manufacturés en nombre que l'on nous vend à grand renfort de publicité et que je range dans le terme "caddie du super-marché

Électricité

En 2004 (source AIEA/IEA, il faut savoir que les EU produisent 900 millions de tonnes de charbon, la Chine 1650 millions et l'Inde 450 millions. Il y 25 ans c'étaient respectivement 450 millions, 650 millions et 250 millions.

Les technologies permettant de capter le CO2 émis par ces centrales, de le transporter et de le stocker dans des réservoirs étanches sont connues, et au point. Il faut une volonté politique planétaire pour les mettre en oeuvre. C'est le but du protocole de Tokyo, de la conférence de Bali et du futur protocole de Tokyo. Cela ne peut passer que par des signaux de prix de l'énergie consommée. Taxe carbone donc. Cela revient à faire entrer dans le coût de production de l'électricité à base de combustibles fossiles, un facteur qui a toujours été considéré comme illimité et gratuit, l'oxygène de l'air de combustion, ou taxer le CO2 rejeté exprimé en carbone (12/44è). Le problème c'est que cela va inévitablement renchérir le prix de l'énergie pour tout le monde et donc affecter notre consommation en volume et nos modes de consommation. C'est comme cela qu'il faut interpréter la hausse des carburants chez nous en 2007. On ne pourra pas compenser par des hausses de salaires. Mais il faut surtout que les produits de cette taxe carbone permettent de favoriser l'émergence de centrales propres, non pas seulement au stade des pays développés, mais surtout pour les pays émergeants au premier rang desquels la Chine et l'Inde. Il y a donc un formidable défi de transfert de technologie des pays développés vers les pays émergeants.

J'entends des critiques dire que de toute façons la Chine va connaître dans les 50 prochaines années une baisse de sa population en raison du vieillissement lié à sa politique de natalité; et qu'elle aura aussi tellement de problèmes de pollution, que cette économie de croissance de la production électrique d'origine fossile n'est pas durable. Peut-être. Mais on ne peut pas tabler sur cela comme solution de notre problème de CO2 à l'échelle planétaire.

Transports terrestres

Ici le problème est encore plus ardu; la solution passe par des véhicules plus performants, cad. moins consommateurs d'énergie par km parcouru, des véhicules hybrides, ou à hydrogène (à condition de ne pas produire l'hydrogène à partir de combustibles fossiles). La technologie a donc un rôle capital à jouer. Mais cela passe aussi par des changements de comportement en matière d'usages de la voiture, des transports en commun, et tout ceci est lié à l'urbanisme et aux modes d'habitat.

Transports aériens

Le développement du transport aérien fulgurant que nous connaissons depuis la fin des années 1960 (50 ans) a permis la multiplication des voyages intra continentaux et inter-continentaux. Bien des hommes d'affaires, techniques et commerciaux font plusieurs fois le tour de la planète par an. Nous consommons dans nos pays développés des produits frais à contre saison. Là aussi la solution passe par des améliorations techniques des performances des avions. mais aussi par des changements de comportement. Va-t-on pouvoir continuer à passer qui des week-end à New York, qui des vacances en Australie et vice versa, qui un voyage du 3è âge au Vietnam à la baie d'Allongue?

J'entends là aussi des critiques me dire: mais avec Iter, dans 30 ans, nous aurons la fusion nucléaire et une énergie infinie pour un temps illimitée. Je n'ai pas parlé du nucléaire, volontairement puisqu'il ne s'agit pas d'un combstible fossile. Le nucléaire aujourd'hui c'est la fission d'atomes lourds en atomes plus légers, en libérant de l'énergie. Le nucléaire fusion a des problèmes différents liés à la sureté et déchets radio-actifs en fin de vie technologique des centrales. Mais de plus, les réserves d'uranium fissile de la planète ne sont pas très importantes. Il serait impossible de couvrir la planète de centrales nucléaires.

La fusion c'est la production d'atomes plus lourds à partir d'atomes plus légers - hydrogène > hélium, ce qui produit une énorme quantité d'énergie. Là, plus de problèmes de radio-activité; mais les effets secondaires néfastes éventuels sont totalement inconnus. La fusion comme perspective pour moi, c'est un peu comme si on me disait, dans 30 ans la médecine nous rendra immortels. Dotés de cette énergie en quantité et pour une durée illimitées, que ferions nous? Continuer d'abattre tous les arbres de la planète, terrasser la terre entière, et nos riches entrepreneurs faire trois fois par an le tour du soleil? Personne n'a jamais prédit l'avenir avec précision... Alors laissons cette hypothèse comme une utopie. L'avenir aura dit son mot quand je serai mort depuis très longtemps et mes gènes vivront dans d'autres, car je ne suis que le véhicule de mes gènes.

Toute notre société moderne repose sur la disponibilité d'énergie facile à utiliser car liquide, à savoir le pétrole, auquel s'est ajouté plus récémment le gaz. C'est cette énergie liquide qui a permis le formidable développement économique des 5 dernières décennies. Commencée après la 2è guerre mondiale en 1945 dans les pays développés de l'Europe occidentale et ses extensions dont les Etats-Unis, elle commence à s'étendre au monde entier avec comme principaux acteurs la Chine et l'Inde en raison de leur population de près de 2.5 milliards d'habitants soit près de 40% de la planète en 2008.

Toutes les productions et consommations de biens et de services ont donc un contenu d'énergie. On peut mesurer notre consommation à l'aide d'un seul paramètre, la consommation d'énergie. L'Agence Internationale de l'Énergie est le site où tous les pays rapportent leurs productions et consommations d'énergie. On trouvera les chiffres pour la France et le Monde en 2005 ici. On peut observer qu'en France 70% de l'énergie consommée provient du pétrole et du gaz, 20% de l'énergie électrique, 1.9% du charbon et 5.7% des énergies renouvelables; et les 20% d'énergie électrique proviennent à 78% du nucléaire. Pour le monde, ces mêmes proportions sont respectivement de 58.8%, 16.3%, 8.3% et 13%.

Les émissions de gaz à effet de serre proviennent de la combustion des combustibles fossiles, charbon, pétrole et gaz. La consommation totale d'énergie du monde est 7.9 milliards de tonnes équivalent pétrole (tpe) par an en 2005. En déduisant le nucléaire, l'hydaraulique et les énergies renouvelables qui ne produisent pas de CO2, les experts arrivent à 7.5 milliards de tpe rejetées à l'atmosphère. Ce sont ces 7.5 milliards de tpe qui, exprimées en CO2, sont la cause présumée du réchauffement climatique par accroissement de la teneur en CO2. C'est cette quantité qu'il s'agit de diviser par deux d'ici 2050.


Mis en ligne le 22/12/2007 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr) sites web http://paysdefayence.blogspot.com et http://pratclif.com