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pays de Fayence: quid dans la situation de crise actuelle mondiale et française?Ce temps creux d'activité dans l'année - les résidents secondaires sont partis et leurs volets sont fermés - les touristes d'été sont absents - la crise financière et la récession qu'elle annonce - sont un moment propice pour réfléchir dans des circonstances nouvelles, aux déséquilibres qui semblent affecter notre canton et sont un défi pour nous tous et les politiques que nous avons élus en mars 2008. La planète est en crise: changement climatique qui menace, pertes de biodiversité, crise énergétique et crise alimentaire et maintenant crise financière et ralentissement voire récession économique; tout cela affectera forcément nos modes de vie à court et moyen termes et le pouvoir d'achat des français les moins favorisés. Par définition, une crise est une situation nouvelle, une situation jamais vécue auparavant ou pour laquelle les générations présentes aujourd'hui ne sont pas préparées. La planète est un système fermé où tous les éléments constitutifs interagissent entre eux de manière infiniment complexe. Cette complexité est inaccessible à notre cerveau qui ne fonctionne que par modélisation de la réalité, c'est à dire réduction. Ce mode de fonctionnement est une caractéristique de notre espèce. Comprendre la réalité de la planète, ce système fermé partie du système solaire et de l'univers, est impossible à un seul cerveau. Il faut de multiples cerveaux spécialisés dans les différents éléments de la planète: chacun de ces spécialistes est compétent pour comprendre le domaine dans lequel il se spécialise, mais il connaît moins, peu ou rien du tout des autres domaines: ainsi le chimiste ou le physicien sont experts dans leurs domaines respectifs, mais ils ne connaissent pas l'anthropologie, la paléoanthropologie, la géologie, l'astronomie, le fonctionnement du cerveau, la génétique, la biologie, ou les sciences sociales... La complexité du monde exige que le savoir - les connaissances scientifiques - et l'action soient toujours synchronisés pour que l'action se nourrisse en permanence du savoir, et que le savoir alimente sans cesse l'action. L'action est exercée par chacun dans sa vie quotidienne - et plus particulièrement par les politiques pour notre vie collective - pour s'adapter aux circonstances naturelles et sociétales. S'adapter aux circonstances sociétales car l'action s'exerce sur des hommes ce qui implique une réflexivité - des allers-retours permanents entre ceux qui agissent et ceux sur qui ces actions s'exercent. S'adapter aux circonstances naturelles car l'action doit tenir compte de l'évolution de l'environnement et de l'écologie que nous provoquons en partie, en l'occurrence le changement climatique que l'on craint et auquel il faut s'adapter en l'anticipant. Nos modèles sont une réduction de la réalité mais nous basons nos actions sur de tels modèles. Il ne faut pas être prisonniers de nos modèles. Car dans notre besoin de simplifier, ces modèles ne tiennent pas compte d'aspects de la réalité qui peuvent se révéler importants dans des circonstances nouvelles ce qui requiert de modifier l'action. Il faut donc être modestes et être prêts à modifier l'action en toute situation nouvelle. Cela est vrai pour tous; mais souvent les politiques sont enclins à justifier mordicus des actions décidées dans des circonstances passées mais qui ont changé. Notre pays France est un sous ensemble de la planète; PACA aussi et notre canton est un sous ensemble de PACA. Le canton se compose de 3 groupes de population - 21000 habitants en 2008; c'est un modèle, donc prudence! Je ne suis pas spécialiste de l'INSEE ni sociologue.
À ces 3 groupes, s'ajoutent les résidents temporaires: touristes de la période des vacances d'été, des week-end, ou des périodes de fêtes: Noël, Pâques, Mai, Toussaint... L'activité économique est portée par les actifs locaux; l'activité est maximum quand la population est maximum, cad. en été et durant les périodes de fêtes. Le canton est un territoire très attractif pour les retraités et les actifs migrants, en raison de la disponibilité de grands terrains à bâtir et de logements à vendre en espace semi-rural, à des prix plus faibles que sur la côte méditerranéenne saturée. Les municipalités sont ouvertes à cet afflux de population qu'elles n'ont pas besoin d'encourager; et elles adaptent les plans d'urbanisme en conséquence. La population du canton s'accroît donc régulièrement, notamment à Montauroux, la commune la plus proche des bassins d'emplois des Alpes Maritimes particulièrement prisée des actifs migrants. Mais vu la dispersion et la faible densité de l'habitat, et son développement toujours plus loin du centre des communes, il est probable que l'augmentation de la population et des résidences se traduise par un coût net pour les communes cad. que les impôts locaux payés par ces populations qui s'installent, sont inférieurs aux coûts de fonctionnement et d'investissement nécessaires pour les absorber. Mais je n'ai pas de données chiffrées pour le démontrer de manière certaine. L'indicateur significatif, c'est que les communes les plus prisées recherchent des ressources financières supplémentaires par les taxes professionnelles.
Le canton ne connaît pas encore de crise; il s'agit d'un développement sous la forme d'une bulle qui grossit de plus en plus; cette bulle est alimentée par une tendance - l'afflux d'étrangers aisés et riches, de migrants actifs relativement aisés eux aussi, accompagné d'un accroissement d'actifs locaux pour les servir, et par une conception: l'urbanisation croissante. Le grossissement de la bulle nécessite des investissements pour créer les infrastructures publiques nécessaires et induit une hausse continuelle des frais de fonctionnement. D'où des projets à vocation touristique; mais l'observation montre que les projets réalisés sont principalement pour des segments de population aisée. Faut-il laisser la bulle grossir et peut-elle éclater? Quelles actions pour nos élus, à l'écoute de la population actuelle et de ses diverses composantes? Quelles actions pour les diverses associations d'habitants, à l'écoute des édiles légitimement élus en mars 2008? La bulle peut éclater si les limites naturelles de cette croissance sont atteintes - disponibilité d'eau potable, trop d'extensions d'urbanisation depuis les centres - ou si la crise impacte les revenus et les pouvoirs d'achat. Il faut donc trouver un équilibre dans les dynamiques du canton. C'est pourquoi l'action des élus pour atteindre cet équilibre doit se dérouler au sein de la Communauté de Communes; c'est maintenant son rôle, à travers l'instrument qu'est le "Schéma de Cohérence territoriale" SCOT. Ce qui vient d'être évoqué devrait se retrouver dans la première phase du SCOT, le diagnostic; la recherche d'actions sera alors faite dans le cadre de la 2è phase du SCOT, le "plan d'aménagement et de développement durable" PADD; enfin la mise en oeuvre de ce plan sera définie dans le "document d'orientations générales" DOG. Il est important dans cette démarche, de considérer l'avenir du canton à l'aune de 3 aspects: le développement économique, le contexte sociétal, l'environnement et l'écologie. Les 3 aspects doivent avoir la même importance dans les critères de choix d'actions de nos élus. Et ces actions doivent être adaptables en fonction de l'évolution de la situation cad. que les orientations générales devront être reconsidérées et ajustées périodiquement. De nombreux indices témoignent de déséquilibres: Ce sont notamment:
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Mis en ligne le 23/11/2008 par Pierre Ratcliffe. Contact: (pratclif@free.fr) sites web http://paysdefayence.blogspot.com et http://pratclif.com |